A deux jours de l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction des emballages plastiques non biodégradables au Cameroun, le président de l’association camerounaise des professionnels de la plasturgie (Ac2p) fait un état des lieux.

Y a-t-il déjà des emballages plastiques biodégradables sur le marché camerounais?
A la base, l’industrie du plastique au Cameroun était faite de polyéthylène, de polypropylène. Or ces composantes ne sont pas biodégradables. C’est le fait d’ajouter des additifs qui rendent les emballages plastiques biodégradables. Les entreprises les plus citoyennes ont commencé, il y a à peu près deux semaines, à produire les emballages plastiques biodégradables au Cameroun. Le nouvel emballage va coûter plus cher, car l’additif coûte environ 12 euros le kilogramme (environ 8000 F. Cfa, ndlr), qu’il faut imputer sur le prix de revient et même sur le prix de vente de la marchandise. Donc il y aura un impact sur le prix d’achat.

Quelles mesures ont été prises pour amener les producteurs à tous se conformer?
Notre association a organisé un séminaire à Douala (le 21 avril 2014) pour informer nos membres sur ce que l’Etat attend d’eux. Nous voulons également informer les consommateurs et les distributeurs de ce qui est interdit et de ce qui ne l’est pas. Néanmoins, nous continuons les démarches vis-à-vis du ministère de l’Environnement et avec d’autres ministères de tutelle, pour parvenir à trouver un compromis sur les arrêtés.

Mais nous sommes pratiquement à deux jours du passage à la phase répressive. Est ce que vous pensez que vos propositions vont être prises en compte ?
Nous croyons que nos compromis vont être pris en compte, car nous avons la foi. Nous ne le faisons pas seulement parce que nous sommes producteurs, mais c’est parce que nous pensons véritablement que ce n’est pas pour aller à l’entrave des orientations du ministère en charge de l’Environnement. Nous ne sommes pas en opposition. Nous savons que nos arguments seront pris en considération dès l’instant que l’information sera beaucoup plus clarifié au niveau du ministère.

Les producteurs sont –t-ils véritablement prêts ?
Nous nous sommes bien préparés. C’est d’ailleurs pour cela que les entreprises ont commencé à faire des sachets biodégradables. C’était un point majeur. Mais, il y a d’autres points sur lesquels certaines entreprises ne sont pas prêtes, car cela demande encore beaucoup d’investissements. Il s’agit notamment du problème de marquage des emballages plastiques. Cela demande des investissements pour lesquels les entreprises ne sont pas encore toutes prêtes. Quelques unes ont déjà acquis les équipements qu’il faut, mais d’autres non. L’autre point est la problématique du permis environnemental, et notamment certains aspects tels que le plan de gestion des déchets externes, car il y a un problème de responsabilité morale des entreprises. Quand on demande aux producteurs d’avoir un retour de 80% de leurs déchets plastiques générés post-consommation, on se demande véritablement si elles pourraient atteindre ce chiffre.

Les producteurs se plaignaient de ne pas pouvoir respecter la date butoir à cause du retard accusé par le gouvernement à produire la liste des additifs autorisés. Or, il y a un certain nombre de temps pour importer ces additifs. Où en est-on ?
Concernant les additifs nous avons travaillé avec les responsables des ministères qui ont reçu plusieurs fabricants d’additifs. Et, à ma connaissance lors de la dernière réunion en mars, ils nous disaient qu’ils avaient déjà cinq fabricants d’additifs qui avaient déjà été homologués à ce qui correspondait aux prescriptions qu’ils avaient. Il s’agit notamment des fabricants EPI et D2W. Le ministère de l’Environnement a évolué dans sa vision de ce problème. Au dernier moment, ils ont orienté ce problème en disant qu’ils ne voulaient pas fermer la porte. Ils ont dit qu’il donne simplement un cahier de charge pour les additifs de telle sorte que tout autre fabricant d’additifs qui peut proposer également ses produits et qui correspondent à leurs prescriptions, il n’y a pas de problème.
Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo

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