Une dame arbore un chapeau et tient un sac à main faits à base d'emballage plastique recyclé.

Une femme arbore un chapeau et tient un sac-à-main faits à base d’emballages plastiques recyclés. Crédit Photo: Mathias Mouendé Ngamo

Des femmes handicapées basées à Douala, au Cameroun, investissent des dépotoirs d’ordures au quotidien pour recycler des emballages plastiques usagés. Du bout des doigts, elles confectionnent plusieurs gadgets à la fois jolis et utiles. 

 La pluie vient de s’estomper sur la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. Marie Louise Noubissie se sert de ses mains pour faire avancer son fauteuil roulant. Elle se déplace entre les petites couches d’eau qui tapissent le sol du quartier Mboppi. La femme handicapée immobilise sa mobylette devant un dépotoir d’ordures. Elle fouille le bac et en collecte les emballages plastiques usagés. Marie Louise les range dans un grand nylon accroché sur son fauteuil roulant. Elle explore d’autres poubelles situées non loin de son domicile.

« Je sélectionne les emballages plastiques encore en bon état, pas déchirés»,

précise la quinquagénaire, présidente de l’Association des femmes handicapées pour l’intégration totale au développement (Afhalitd). D’autres membres de l’association s’adonnent à la collecte des emballages plastiques dans les autres coins de la ville.

Des accessoires issus du recyclage du plastique

Après la phase de collecte des déchets plastiques, il faut retourner à l’atelier. Ici, les emballages sont lavés dans une bassine d’eau avec du détergent. Les plastiques sont ensuite séchés sur une corde. Puis intervient la phase de repassage à la main pour éliminer tous les plis. Marie Mawabo, membre de l’association, se sert d’une paire de ciseaux pour découper les emballages en lamelle et en tirer une bobine. Il ne manque plus qu’à enfiler le bout de la ficelle de plastique à un crochet.

Le tricotage peut enfin commencer. «Pendant le tricotage, il faut éviter de trop tirer sur le fil et il ne faut pas se tenir près de la flamme», relève Marie Mawabo. Les petites artisanes confectionnent plusieurs objets du bout des doigts. On y retrouve des accessoires pour décoration, habillement et cuisine, dont des porte-clés, des porte-monnaie, des sacs-à-main, des chapeaux, des paniers à pain, entre autres.

“On sauvegarde l’environnement”

Les prix varient d’un objet à l’autre. On peut se procurer un porte-clés à 500 F. Cfa. Un porte-monnaie à 1000 F. Cfa, ou encore un sac-à-main à 3500 F. Cfa.

« On gagne aussi en contribuant à la sauvegarde de l’environnement »,

indique Marie Mawabo. Créée il y a 20 ans, l’Afhalitd s’est lancée dans le recyclage des emballages plastiques depuis quatre ans. Les membres rencontrent quelques difficultés dans leur activité. « Lorsqu’il pleut, nous avons des difficultés pour nous déplacer et collecter les emballages. Les produits ne disposent pas de vitrine dans les espaces marchands de la capitale économique», déplore Marie Louise Noubissie. Les accessoires réalisés grâce au recyclage des emballages plastiques sont donc vendus sur commande et lors des expositions à l’occasion des foires et journées portes ouvertes.

Mathias Mouendé Ngamo

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3 Comments

Carole Leuwe September 21, 2015 at 2:02 pm

Bravo à cette association de femmes handicapées. Merci de nous faire découvrir ceci. Une belle initiative!

NGAMO December 15, 2015 at 10:55 am

Bonjour , comment pourrais-je entrer en contact avec ces femmes afin de parler de leur activité très impressionnante dans un magazine digital?

    mouenthias December 30, 2015 at 11:04 am

    Aucun problème. Je vous contacte tout de suite.

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