Les services de Conseil agricole dans certains pays en Afrique ne prennent pas en compte ces deux composantes pour booster la filière agricole.

Selon les professionnels du secteur agricole en Afrique, les Services de conseil agricole et rural (Scar) ont pour mission de fournir des informations aux producteurs, les aider à acquérir toutes les capacités techniques et les bonnes pratiques qu’il faut pour bien mener leurs activités et avoir de grands rendements. Mais un constat réalisé en 2014 fait état de ce que l’offre du Conseil agricole n’est pas toujours en adéquation avec la demande. Il y a alors comme un grand fossé entre ce que les producteurs attendent et ce que le Conseil les offre. Que faire donc pour améliorer la réactivité de ces services de conseil agricole et rural pour booster l’agriculture, dans un contexte déjà marqué par les changements climatiques et une faible implication des femmes et des jeunes ?

Cette préoccupation était au centre de l’atelier international qui s’est ouvert le 30 septembre 2016 à Limbé au Cameroun. Les participants venus des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont planché sur le thème central : « mieux impliquer les femmes, les jeunes et les organisations des producteurs à travers la gestions des connaissances ».

D’après Patrice Djamen, le responsable du Réseau des services de conseil agricole d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Rescar-Aoc), il faut militer pour un développement inclusif.

Encourager l’agripreneuriat

«On s’est rendu compte que les femmes sont très peu prises en compte dans l’offre du Conseil agricole pour différentes raisons culturelles, économiques et autres. Très peu de femmes sont chefs d’exploitation. Or, les conseillers agricoles cherchent souvent à toucher les chefs d’exploitation. Pourtant, les femmes constituent au moins 60% de la main d’œuvre agricole. Elles sont impliquées dans presque toutes les activités. Dans certaines chaines de valeur, elles le sont à 80% »,

déplore Patrice Djamen.

Les experts du secteur agricole encouragent en outre l’agripreneuriat. Il s’agit ici de se détacher de l’agriculture pour l’autosuffisance-alimentaire. C’est une invite aux jeunes à créer des entreprises, à innover dans le domaine agricole et d’en vivre. Si dans certains pays comme au Cameroun, les jeunes crient à l’absence de financements pour se lancer dans l’agripreneuriat, ils devront encore faire face aux changements climatiques qui menacent la production et les rendements de la filière.

«Les changements climatiques entrainent un désordre dans l’ordonnancement du climat et une dégradation des sols. Il va falloir se pencher sur cette thématique pour limiter les effets néfastes de ce phénomène»,

prévient Jean Claude Eko’o Akouafane, le secrétaire général du ministère camerounais de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Pour lui, les bonnes pratiques agricoles sont avant tout au cœur de la performance agricole et le Conseil agricole et rural est au cœur de la performance de l’agriculture.

Les Services de conseil agricole en Afrique

Au Mali, où les Services de conseil agricole et rural ont plus de réussite, la clé de succès réside en la mise en place d’un système participatif.

«Il y a eu une collaboration entre différents acteurs venant de différents domaines sociaux-professionnels. C’est un travail à la chaîne. Nous avons des acteurs qui sont du système de la recherche, de l’agronomie, du système des finances. Chacun selon son rôle et son importance et sa capacité à aider les autres. Au moment de la production, l’agronome conseille le producteur sur le type de variété de semence, le type de sol, le type de suivi »,

détaille Modibo Coulibaly, membre du Forum des services de Conseils agricole et rural du Mali (en Afrique de l’Ouest). Ce journaliste de radio communautaire fait savoir que le média fait le lien à chaque étape. «Chaque producteur a au moins un poste radio. Certains peuvent avoir aussi accès aux conseils du service agricole à travers le téléphone. En les aidant à mieux utiliser les nouvelles technologies, les médias, en créant des programmes adaptés, nous les accompagnons à pouvoir s’approprier les technologies promues»

Mathias Mouendé Ngamo, à Limbé

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