Les agents de la brigade de répression du ministère de l’Environnement sont à pied d’œuvre sur le terrain. Les commerçants se plaignent de la rareté du produit sur le marché. La mesure ministérielle connait des modifications.

Une image saisissante. Une dame qui sort d’un supermarché de Yaoundé. Elle tient serré contre sa poitrine, des bouteilles d’huile végétale, des rouleaux de papiers hygiéniques et autres paquets dont elle vient de se ravitailler. Tout à côté, un monsieur a de la peine à se déplacer avec cinq bouteilles d’eau minérale (de capacité d’1,5 litre chacune). C’est que, le supermarché visité par ces deux clients a connu la descente des agents de la brigade de répression du ministère de l’Environnement. Ils sont venus dans l’optique de sanctionner toute personne qui ne se serrait pas encore conformée à la nouvelle mesure concernant les emballages plastiques au Cameroun. L’arrêté conjoint signé du ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) et du ministère du Commerce a accordé jusqu’au 25 avril 2014, pour que les opérateurs de la filière plastique migrent vers le biodégradable.
Les agents de la brigade répressive ont indiqué à la gérante du supermarché que les emballages plastiques qu’elle utilise ne sont pas conformes à la nouvelles réglementation, parce qu’ils sont inférieurs à 60 microns. Le stock de plastiques disponible dans le supermarché a été saisi. La responsable de la surface commerciale, furieuse, affirme que son employé a fait le pied de grue au marché Mokolo pour pouvoir se procurer ce stock d’ «emballages biodégradables». Les emballages saisis en question sont bien marqués « Emballages biodégradables» avec en plus, le nom du fabricant et son adresse. « Allez chez les producteurs pour saisir les emballages. Nous ne produisons pas. Nous revendons ce qu’ils nous ont livré», se plaint –t-elle.
« On n’emballe plus »
Au sein de la population, c’est la psychose. Les utilisateurs ne savent plus à quoi s’en tenir. L’emballage plastique devient rare. Des clients sont obligés de trainer le produit de leurs achats entre les mains. « On n’emballe plus les marchandises. On attend que le plastique biodégradable soit disponible sur le marché. On cherche, on en trouve pas », a indiqué un vendeur de vêtements au petit marché spontané de la Poste à Yaoundé, le week-end dernier. Un boutiquier rencontré au lieu-dit Feu Rouge Besenguè à Douala, lundi 28 avril, relève qu’il a cessé de vendre les paquets d’emballages plastiques aux petits détaillants. « Le stock qui me reste va me permettre d’ensacher mes propres marchandises. J’espère que la rupture d’emballages plastiques sur le marché ne sera que de courte durée », souhaite le commerçant.
La répression se poursuit sur le terrain. Vendredi et lundi dernier (28 avril 2014), les agents de la brigade de répression ont visité les boulangeries, supermarchés, poissonneries, pharmacies. Ce mardi 29 avril 2014, des équipes de la brigade de répression ont effectué des visites inopinées dans les entreprises de production, notamment à Bonabéri et à la zone industrielle de Douala-Bassa, dans la capitale économique.

La mesure change
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D’après un communiqué de presse signé par Pierre Hélé, le Ministre de l’Environnement, daté du 24 avril 2014 et remis aux producteurs,

« les emballages plastiques biodégradables ne sont pas fabriqués au Cameroun ». Il n’est donc plus question de sanctionner les opérateurs qui ne produisent pas du biodégradable. Il est plutôt demandé, cette fois, de produire des emballages plastiques, dont l’épaisseur est supérieure à 60 microns. « Tous les emballages plastiques d’épaisseur inférieure ou égale à 60 microns sont interdits sur tout le territoire camerounais », relève le communiqué ministériel.

Comment les opérateurs accueillent –t-ils la nouvelle mesure prise à la veille de l’entrée en vigueur de la phase répressive ? Comment se font les tests d’épaisseur? Quel est le bilan des descentes des brigades de répression ? Ne manquez pas de lire les prochains articles sur le sujet dans votre blog Biocamer. Un corps sain, dans un environnement sain.
Mathias Mouendé Ngamo

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