A l’issue de la dernière audience le 08 octobre 2025, l’affaire a été renvoyée au mercredi 22 octobre afin d’examiner la demande de mise en liberté provisoire des prévenus actuellement détenus à la prison de Tibati.

Au Cameroun, deux présumés trafiquants d’espèces protégées sont attendues au Tribunal de Grande instance (Tgi) de Tibati, dans la région de l’Adamaoua ce mercredi 22 octobre 2025. Elles sont appelées à la barre pour répondre des faits de détention illégale d’écailles de pangolins géants. Les prévenus interpellés le 03 juillet avec près de 90 kg d’écailles de ce mammifère ont comparu pour la dernière fois le 08 octobre. A l’issue de cette audience, le tribunal a renvoyé l’affaire pour ce mercredi 22 octobre, afin d’examiner la demande de mise en liberté provisoire des prévenus. Ils sont détenus à la prison de Tibati, en attendant l’issue de la procédure judiciaire engagée.

Les deux mis en cause face à la justice dans l’Adamaoua ont été arrêtées le 03 juillet 2025 lors d’une opération coup de poing menée par les agents de la Délégation départementale des Forêts et de la Faune du Djerem, en collaboration avec la compagnie de gendarmerie de Tibati. Une opération qui a bénéficié de l’assistance technique de l’Ong The Last Great Ape Organisation (LAGA). Les présumés trafiquants ont été épinglés alors qu’ils tentaient de vendre lesdites écailles non loin de la Gare routière de Tibati.

Vaste réseau de braconniers

Selon les forces de l’ordre, la marchandise était contenue dans des cartons et dissimulées dans deux sacs de céréales. Des éléments de l’enquête révèlent que les trafiquants présumés appartiennent à un vaste réseau de braconniers qui collectent principalement les écailles dans les villages autour de Tibati. Ce réseau comprend des chasseurs, des motocyclistes (moto-taximen) et des chauffeurs de transports publics. Les trafiquants vendent leur butin dans les villes telles que Yoko, Ntui, Yaoundé, Douala et Ngaoundéré.

Selon les experts de LAGA, le braconnage et le commerce illégal des pangolins restent la plus grande menace pour la survie de l’espèce. Ils soutiennent que le gouvernement camerounais ne relâche pas les efforts dans le cadre de la loi de 2024 relative au régime de la faune sauvage afin de punir toute personne reconnue coupable de trafic d’écailles de pangolin.  Selon ladite loi, toute personne trouvée en possession d’écailles de pangolin (de trophée d’espèces protégées) est considérée comme ayant tué l’animal. Elle est alors passible d’une amende allant de 20 à 50 millions F. Cfa et/ou d’une peine de prison de 15 à 20 ans. Les pangolins géants sont des espèces totalement protégées dans le pays.

Mathias Mouendé Ngamo

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