Des cadres du Programme Zoonoses ont partagé les bonnes pratiques lors d’une campagne organisée en marge de la journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments.
Connaissez-vous la règle des cinq secondes? Elle préconise que si votre morceau de viande ou votre beignet venait à tomber au sol et que vous le ramassez dans les cinq secondes qui suivent, vous pouvez le manger sans crainte, car le microbe n’aura pas eu le temps de s’y approcher. Eh bien, détrompez-vous. Cette règle est fausse. Comme l’expliquent les spécialistes en matière de sécurité sanitaire des aliments, dans certains cas, le transfert de micro-organismes aux aliments peuvent avoir lieu immédiatement et causer une maladie. A l’instar de la règle des cinq secondes, plusieurs pratiques sont ainsi encrées dans les habitudes des consommateurs qui ne se doutent pas des retombées sur le plan de la santé humaine.
Il en est ainsi de ces consommateurs qui jugent qu’un plat peut être déguster sans danger juste à son aspect et son odeur. Pourtant, un repas peut être attirant de par sa texture physique ou son odeur qui chatouille les narines et représenter un danger pour les vies humaines. “la plupart des micro-organismes qui peuvent causer des maladies ne modifient pas l’aspect ou l’odeur des aliments“, soutiennent les experts. Qui déconseillent aussi de décongeler les aliments à température ambiante. Pour cause, la décongélation dans le réfrigérateur ou dans l’eau froide évite la prolifération de micro-organisme. Seulement, il reste important de relever que certaines bactéries nocives peuvent survivre à des températures élevées de congélation. Ces bactéries inactives lorsqu’elles sont congelées, deviennent à nouveau dangereuses une fois décongelées.
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Savoir choisir ses vivres au marché
Il est alors recommandé de toujours bien cuire ses aliments. Mais en matière de sécurité sanitaire des aliments, la garantie de la santé du consommateur commence par le choix de ses vivres au marché et ses habitudes de préparation. Il n’est pas toujours aisé pour la ménagère ou la commerçante de reconnaitre les bons vivres et les bonnes pratiques. Pour y remédier, des équipes du Programme Zoonoses au Cameroun se sont déployées le 08 juin 2024 au Mfoundi à Yaoundé. C’était à l’occasion d’une campagne de sensibilisation organisée dans le cadre de la journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments qui se célèbre tous les 07 juin.
Les équipes du programme Zoonoses se sont entretenues avec les producteurs, commerçants et consommateurs. Plusieurs bonnes pratiques ont été partagées au cours des échanges. On retient entre autres que pour une bonne sécurité sanitaire des aliments : « J’évite d’acheter les denrées alimentaires d’origine ou de qualité douteuse, exposées au soleil ou vendues dans un environnement sale!»; « J’achète toujours mes pesticides homologués et les engrais autorisés dans les points de vente agrées !»; « Les animaux malades sont dangereux pour ma santé et celle de ma communauté. Je vends uniquement les animaux en bonne santé ! »; « Je laisse murir mes fruits et légumes naturellement sans utiliser les produits chimiques!»
Il est en plus demandé aux commerçants d’exposer leur marchandise sur des comptoirs plutôt qu’à même le sol. Une fois à la maison, il est conseillé de bien se laver les mains et les aliments avant t’entamer la cuisine et de souvent les relaver pendant la cuisine. La désinfection des surfaces et du matériel en contact avec ces aliments sont aussi une étape décisive. D’après le Dr Fouogue Sonna, un cadre au programme Zoonoses,
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Sensibiliser les buyam-sellam
«Les marchés sont les points de rencontre obligatoire entre tous les acteurs de la chaine de production de l’aliment. Notamment les producteurs, les consommateurs, les manipulateurs et les vendeurs de denrées alimentaires. Il était donc important pour nous de sensibiliser ces buyam- sellam. Afin qu’elles puissent comprendre et prendre en compte l’importance des bonnes pratiques d’hygiènes et de sécurité sanitaire des aliments, et le répercuter à tous les autres éléments de la chaine».
Le chapelet des règles à respecter est certes long, mais les dangers du non respect des bonnes pratiques sont plutôt graves. Selon les statistiques des Nations Unies, des aliments malsains contenant des bactéries nocives, des virus, des parasites ou des produits chimiques causent plus de 200 maladies et sont à l’origine de 600 millions de cas de maladies par an. Ce qui représente une menace pour la santé humaine et les économies et touchent de manière disproportionnée les personnes vulnérables et marginalisées, telles les femmes, les enfants, les populations en proie à des conflits et les migrants.
Les mêmes estimations indiquent que 20 000 personnes dans le monde meurent chaque année après avoir ingéré des aliments contaminés. Les enfants de moins de 5 ans supportent 40% de la charge imputable aux maladies d’origine alimentaire, ce qui inclut 125 000 décès par an. Des pertes énormes évitables grâce à une prise en compte des bonnes pratiques en matière de sécurité sanitaire des aliments.
Mathias Mouendé Ngamo