Le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse qui se célébrée ce 03 mai 2024 appelle les journalistes à se mettre au service de la planète.

Ce n’est pas si souvent que le thème en lien avec la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse n’évoque aucunement des concepts proches de la lutte syndicale, de la condition des journalistes, de l’éthique ou de la déontologie. Pour l’édition 2024 qui se célébrée ce 03 mai, la thématique qui se greffe à une préoccupation mondiale interpelle plutôt les journalistes à s’intéresser aux questions des crises environnementales. Le thème retenu est : « la presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale ».

Au Cameroun, l’appel à la mobilisation citoyenne des hommes de médias a été entendu. Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) reconnait les ravages des changements climatiques et pense qu’il est important que les journalistes se penchent sur ce domaine. «On ne peut plus se taire. C’est devenu insoutenable », a clamé Marion Obam, la présidente nationale du Snjc. La syndicaliste s’exprimait ainsi à Douala jeudi 25 avril 2024, à l’occasion du lancement de la semaine de la presse.

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Biocamer comme guide

Cette semaine de la presse, comme les autres années, est marquée par un ensemble d’activités du Snjc à travers le pays. Seulement, cette fois, le cœur des animations bat autour de l’environnement. Ainsi, la section Littoral du syndicat a effectué mardi 30 avril 2024 une descende de terrain à Bonabome 3, un quartier de Bonabéri situé dans la périphérie de la capitale économique Douala. Avec le promoteur de Biocamer comme guide, les journalistes ont touché du doigt la réalité de la destruction avancée de la mangrove.

Dans ce secteur de Bonabome baptisé « Las Vegas », les populations victimes de la montée des eaux (marée haute) coupent la mangrove pour du bois de chauffe ou pour les constructions.

« Bonabéri est la zone de l’estuaire du Wouri où la mangrove est la plus décimée avec une perte de 6,2% de superficie chaque année. Soit 31% de superficie de mangrove perdue ces cinq dernières années »,

a indiqué Mathias Mouendé Ngamo, le promoteur de Biocamer.

Le journaliste spécialisé sur les questions environnementales relève en outre que d’après les statistiques, le pays perd 1% de mangrove chaque année. Un document du Ministère de l’environnement du Cameroun intitulé ‘’Stratégie nationale de gestion des mangroves et autres écosystèmes côtiers du Cameroun’’ publié en 2018 indique que le pays a perdu près de la moitié de sa superficie de mangrove en 30 ans, souligne -t-il. Le promoteur de Biocamer a en outre appelé à une intervention de différents ministères dans cette zone de mangrove définit dans les textes comme écologiquement fragile et d’exploitation interdite.

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Pour un environnement plus sain

Les journalistes du SNjc ont effectué une descente dans la mangrove à Bonabome 3 par Bonabéri

« Nous avons prescrit aux sections de base d’organiser des activités qui ont lien à la préservation de l’environnement. Dans le Littoral, nous nous sommes dits qu’il était important qu’on aille voir l’état de la mangrove. Nous, journalistes, sommes descendus à Bonabéri 3 pour nous rendre compte que la mangrove a beaucoup reculé du fait de l’installation des populations. Les bois sont coupés. Des trous énormes sont creusés et la terre est utilisée pour faire des chemins et des fondations de maison. Nous n’avons plus la possibilité d’avoir cette protection de la mangrove. Mettre en lumière cette destruction est un aspect citoyen », a reconnu Marion Obam.

Les autres sections régionales du Snjc militent aussi pour un environnement plus sain. D’après l’agenda des activités de cette semaine de la presse, les journalistes de la région du Sud procèderont au nettoyage d’espaces verts à Ebolowa et au nettoyage de la plage à Kribi. Les hommes de médias de l’Ouest vont se livrer à la plantation d’arbres à Bafoussam. Le Sud-ouest réunira ses membres à l’occasion d’une conférence sur l’apport du journalisme dans la protection de la planète. A l’extrême-Nord, à côté du concours du meilleur journal des lycées, les journalistes prévoient d’effectuer une visite des sites où les arbres plantés ont été enlevés.

Mathias Mouendé Ngamo

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