La société qui entend débarrasser la ville de ses déchets plastiques en Pet et Pehd tout en leur redonnant une nouvelle vie va générer 5000 emplois.
Selon les statistiques du ministère camerounais de l’Environnement, le pays produit 600 000 tonnes de déchets plastiques chaque année. Ces plastiques sont à l’origine d’inondations et de diverses formes de pollution au quotidien. Pour tordre le coup à ces fléaux, Ecogreen se lance dans la collecte et le recyclage des bouteilles plastiques. Installé depuis janvier 2023 au lieu-dit zone industrielle à Bonassama dans l’arrondissement de Douala 4ème, Ecogreen a pour ambition de débarrasser les drains, le fleuve, les rues et mangroves de ces polluants qui détruisent l’écosystème. Dans ce processus, l’entreprise verte qui s’étend sur une superficie de 45 270 m2 entend se déployer en cinq étapes. Il s’agit de la collecte, le transport, le tri, le recyclage et la transformation.
« Ecogreen va participer à l’embellissement des quartiers et des sous-quartiers, et installer des bacs pour recueillir tous ces déchets plastiques qui polluent l’environnement et qui sont dangereux pour la santé »,
a informé Ali Chaabi, le directeur général administratif de Ecogreen, mercredi 27 septembre 2023. C’était lors de la conférence de presse de lancement des activités qui a réuni à la mairie de Douala 4e le 1er adjoint au maire, les chefs traditionnels Duala et le Top Management de Ecogreen.
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Générer 5000 emplois
La société entrevoit pour les cinq prochaines années à travers ce projet, générer 5000 emplois dont 1500 emplois directs et 3500 emplois indirects. Elle dispose aussi des fonds et finance des associations locales qui œuvrent pour préserver l’écosystème. C’est le cas de l’association Makon Na Matanda « les amis de la mangrove», présidée par Lea Dikoumé François, dont le projet de financement soumis à Ali Chaabi, le directeur général administratif d’Ecogreen, a été accepté.
« La pluvalue principale c’est l’emploi des jeunes. Ecogreen va travailler avec toutes les collectivités locales. Pour chaque secteur dans laquelle Ecogreen va s’implanter, les autochtones de cette zone seront prioritaires dans le processus d’écocleaning. L’avantage c’est que c’est des emplois non déplaçables décernées à ces populations », explique Ali Chaabi .
Le projet de l’association Makon Na Matanda a été accepté de financement suite à la diffusion de deux documentaires montrant des jeunes de l’association entrain de nettoyer la mangrove avec Sa Majesté Ekwala Essaka, roi du canton Deïdo.
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26 milliards F. Cfa pour les équipements
«L’association a été créée par des jeunes natifs de Deïdo. La première autorité qu’ils sont allés voir c’était leur chef de Deïdo. C’est la raison pour laquelle vous me voyez plus investir dans ce travail », informe Sm. Ekwala Essaka, avant d’ajouter que «ces jeunes m’ont fait prendre conscience de l’état actuel du fleuve Wouri. Et vue de près, c’est une catastrophe. Ainsi conscient des dangers liés au changement climatique et à la dégradation de notre environnement, nous ne pouvons rester indifférents face à ces fléaux qui impactent négativement notre quotidien ainsi que l’avenir de nos enfants. Nous vous exhortons à bien vouloir considérer cette préoccupation comme la responsabilité de tous et de chacun».
La société Ecogreen entend également se positionner comme un acteur majeur de l’écologie industrielle au Cameroun. Son projet de recyclage des bouteilles plastiques B2B (Bottle du Bottle) de type Pet (Polyéthylène Téréphtalate) et Pehb (Polyéthylène Haute Densité) et d’autres plastiques dérivés est estimé à 26 milliards F. Cfa en achat des équipements.
Tatiana Kuessie