Le résultat d’une récente étude de WildAid dans 5 villes relève des changements dans les habitudes des populations ces deux dernières années.

Les acteurs de la conservation ont de quoi sourire. La consommation de viande de pangolin est en baisse au Cameroun. La récente étude de l’Ong WildAid qui le revèle a été publiée le 14 mai 2024. Cette étude conduite sur le terrain par Cible Etudes & Conseil indique que ces deux dernières années, la consommation de viande de pangolin a chuté dans les zones urbaines du pays. Il s’agit notamment des villes de Douala, Yaoundé, Ebolowa, Mbalmayo. Les données de la recherche révèlent qu’aujourd’hui, plus de 60% des citadins camerounais sont au courant de la loi de protection du pangolin. Cela représente plus du double par rapport à 2022, où les chiffres alarmants d’une premiere enquête de WildAid lancaient l’alerte.

Une campagne de sensibilisation contre la consommation de la viande de pangolin au Cameroun avec le soutien du ministère de la Forêt et de la Faune (Minfof) et des célébrités comme des footballeurs, artistes et chefs traditionnels avait aussitot été lancée pour y remédier. Deux ans après cette mobilisation pour dire “Non à la viande de pangolin“, la situation semble s’améliorer, à en croire les responsables de cette Ong de conservation et les résultats du récent sondage. A Douala, Yaoundé, Ebolowa, Mbalmayo (hors Bertoua) où la consommation de viande de brousse est généralement élevée, le nombre de personnes éyant déclaré consommer de la viande de pangolin une fois par mois ou frequemment est passé de 14,1% en 2022 à 10,3% en 2024.

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Assurer la survie du pangolin

WildAid note que 60% des enquêtés affirment avoir vu la campagne lancée en 2022 contre la consommation de la viande de Pangolin au Cameroun. 29% de ces personnes disent avoir été à la suite, convaincues d’arrêter ladite consommation. “Nous sommes très encouragés par le soutien croissant apporté à la conservation du pangolin et par la baisse de la consommation de la viande du pangolin au Cameroun. La création d’un refuge sûr pour les pangolins au Cameroun est essentielle pour assurer leur survie en Afrique. Et il s’agit d’un grand pas dans la bonne direction “, s’est réjoui Simon Denyer, le responsable du programme Afrique chez WildAid.

Les chiffres rendus publics le 14 mai indiquent egalement que deux tiers de la population interrogée (sur un échantillon de 500) soutiennent désormais la protection des pangolins. Tandis que le soutien public (gouvernement) à la sauvegarde de ces espèces protegées de l’Annexe 1 Cites en voie de disparition, a considérablement augmenté. Cette tendance positive de baisse de consommation est donc ainsi accompagnée d’un renforcement de l’application de la loi par les autorités. En mars 2024, des agents de la faune et des Forces du maintien de l’ordre (Fmo) ont mené une opération dans l’un des plus grands marchés illégaux de viande de brousse du pays, au quartier Nkoldongo à Yaoundé. Ils ont réussi à sauver six pangolins vivants.

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Sanctions

Cependant, des défis persistent, notamment dans certaines villes comme Bertoua, où la consommation a légèrement augmenté. Par ailleurs, depuis 2019, un centre de sauvetage et de réhabilitation des pangolins a ouvert ses portes au Cameroun, représentant une avancée cruciale pour la survie de ces animaux en Afrique.

En rappel, toute personne prise avec un pangolin entier ou une partie de cet animal sans permis au Cameroun est considérée comme l’ayant capturé ou tué et risque une amende de 3 à 10 millions F. CFA et une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans.

Mathias Mouendé Ngamo

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