Interpellés avec des parties de ces primates, ils se sont mystérieusement échappés de la cellule de gendarmerie où ils avaient été placés en garde à vue.

Deux individus impliqués dans le trafic de gorilles ont été appréhendés après une opération coup de poing de la gendarmerie et du ministère de la Forêt et de la Faune (Minfof) à Doumé, dans la région de l’Est du Cameroun. Ils avaient en leur possession des parties fraîchement prélevées sur ces primates, dont des têtes et des membres encore ensanglantés. Les deux mis en cause ont été pris en flagrant délit alors qu’ils s’apprêtaient à vendre ces trophées de chasse à Lomié, une localité voisine. Ils ont été placés en garde à vue dans la brigade de Doumé le 22 avril 2024. Ils ont mystérieusement réussi à s’échapper de leur cellule le lendemain. Le mode opératoire de leur fuite demeure encore inconnu.

Ces individus traqués depuis un mois maintenant par les pandores et les agents du poste de contrôle forestier et de chasse sont connus pour leur implication récurrente dans le braconnage et le commerce illégal de parties de primates, en particulier de gorilles. Lors de leur arrestation, les parties de gorilles étaient dissimulées dans de la glace et des sacs en plastique pour masquer toute odeur qui pourrait s’échapper et attirer l’attention.

En attendant de remettre à nouveau la main sur les fugitifs, les premières enquêtes révèlent qu’il s’agit de récidivistes, spécialisés dans l’abattage de gorilles. L’un d’entre eux avait déjà été condamné à une peine de six mois de prison pour homicide involontaire d’un complice, lors d’une expédition de chasse en forêt. L’autre présumé trafiquant est présenté comme un expert dans la pose de pièges et l’abattage de gorilles.

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Les gorilles en voie d’extinction

«Les parties sont trafiquées localement surtout pour la viande et les têtes et les membres sont trafiqués plus loin. Certaines de ces parties sont offertes à des personnalités »,

rapporte LAGA dans un communiqué daté du 21 mai 2024. L’Ong est spécialisée dans le soutien à l’application des lois sur la faune sauvage. Elle apporte une assistance technique lors de l’opération et de la recherche des trafiquants en fuite en cours. Selon les informations fournies par l’Ong, ces trafiquants ciblent principalement les gorilles pour leur viande considérée comme un mets de choix et leurs os supposés avoir des vertus thérapeutiques. Les acteurs de la Conservation relèvent que la déforestation contribue également à la diminution de leur habitat naturel, aggravant ainsi leur niveau de vulnérabilité.

Malgré les efforts des autorités pour contrôler cette activité illicite, le trafic de gorilles persiste, mettant en péril la survie de cette espèce déjà gravement menacée d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), dont le Cameroun est signataire.

Mathias Mouendé Ngamo

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