La formation de ces acteurs clés sur les valeurs de la biodiversité et les techniques de plaidoyer en vue de sa conservation va renforcer les pressions sur les décideurs.

Dans le combat pour la préservation de la biodiversité, les organisations de la société civile (Osc) sont citées comme un acteur clé du processus. Plus proches des communautés, elles interagissent au quotidien avec celles-ci et ont une maitrise plus claire des réalités du terrain. Pour les impliquer davantage et les outiller afin de mener à bien le plaidoyer, le WWF Cameroun a invité une trentaine de ces organisations à prendre part à un atelier de formation des formateurs sur les valeurs de la biodiversité et les techniques de plaidoyer en vue de sa conservation. L’objectif de cette rencontre de deux jours tenue à Mbankomo au Cameroun les 22 et 23 juin 2021, était d’accroitre la capacité de sensibilisation de ces organisations.

« L’idée est de former un groupe de formateurs pour permettre de toucher autant d’organisations possibles dans le cadre de cette campagne internationale de New Deal For Nature and People. C’est comme un nouveau pacte qui vise à avoir toutes les couches sociales travaillant avec un objectif commun. Celui de réduire la perte de biodiversité et même autant que faire se peut renverser la courbe de perte », a expliqué Clotilde Ngomba, la directrice de WWF Cameroun.

Bien outillés, l’actions des organisations de la société civile va ainsi renforcer les pressions sur les décideurs au sommet de l’Etat pour placer les questions de conservation de la biodiversité au menu des thématiques. Pour mener à bien le plaidoyer, les acteurs de la société civile ont été briefés sur comment réaliser une planification pour une campagne. Ils ont en outre appris les techniques de sensibilisation. Il leur a été recommandé aussi de travailler en réseau pour constituer un groupe de pression et avoir plus d’impact.

La loi Apa

Une des actions fortes qui pourrait intéresser ces défenseurs des droits des communautés, il y a cette actualité récente sur la loi Apa (Accès et partage des avantages) sur le patrimoine génétique en étude. Si elle est finalement mise en œuvre, elle suppose que pour toute essence, toute herbe prélevée dans un village au Cameroun pour la production d’un parfum ou tout autre produit de la cosmétique en Europe, les revenus générés par ces produits doivent être distribués jusqu’aux communautés locales dans les villages. Une opportunité de conserver la biodiversité tout en générant du profit. Les Osc qui opèrent dans le secteur de la biodiversité seront sans doute conviés ici à s’assurer du respect de la réglementation le cas échéant.

Pour Guy Ambomo, assistant programme du Réseau de lutte contre la faim au Cameroun (Relufa), la situation est telle qu’il faut intéresser même les organisations qui ne travaillent pas sur cette thématique de biodiversité. “Que les organisations de la société civile s’investissent sur les questions liées à la conservation. Car s’il n’y a pas de biodiversité, même les autres organisations spécialisées que ce soit dans le suivi du secteur agricole, les droits de l’homme ou autres, ne pourront pas exercer. On a besoin d’un environnement viable pour mener nos activités, aller à l’école, faire le commerce, la politique, etc.”, soutient-il.

Mathias Mouendé Ngamo

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