Le militant écologiste Didier Yimkoua parle de l’impact des déchets sur la nature et sur la santé des populations.
Avec ces ordures qui jonchent les rues depuis plusieurs jours à Douala et Yaoundé, à quelles formes de pollution sommes-nous exposés?
La multiplicité des monticules d’ordures ménagères utilisées comme éléments d’adressage des rues, collé au nom de Douala la ville poubelle. En sus de la pollution esthétique, les odeurs nauséabondes embaument l’espace urbain dans lequel circulent aisément les insectes volants (mouches, moustiques), rampants (cancrelat) et la prolifération des rongeurs (souris) qui défient l’homme de jour comme de nuit. Les pluies n’arrangent pas la situation assez dégueulasse. Les eaux de ruissellement entraînent les déchets solides dans les caniveaux qui obstruent le passage des eaux. Ce qui peut engendrer les inondations et plus les quotités biodégradables entraînent l’eutrophisation des cours d’eau, dont la manifestation est visible à travers la présence de la jacinthe d’eau et d’autres plantes envahissantes sur les plans d’eau.
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Quel peut être l’impact sur la santé humaine?
Les odeurs qui s’échappent du lixiviat (eau de couleur noire) qui percole des ordures ménagères sont les sources d’infections oculaires et respiratoires. Cette eau noire peut engendrer des infections de la peau et des orteils
En période de Covid-19 cette situation facile -t-elle l’appropriation des mesures d’hygiène par les populations ?
Le virus du Corona adore l’insalubrité. Par conséquent, si plutôt ces ordures ne sont pas débarrassées des rues, il faut craindre la recrudescence des cas de contamination et de propagation du coronavirus. J’ose croire qu’il faut que les populations respectent plus que par le passé les mesures barrières à savoir le port de masque en lieux publics, le lavage des mains.
Propos recueillis par Mathias Mouendé Ngamo