La société d’Hygiène et salubrité a pour défi de juguler la hausse de production de déchets ménagers et permettre aux populations de Douala de passer les fêtes de Noël et de nouvel an dans la propreté.
C’est la période des fêtes de fin d’année. Dans les principales métropoles du Cameroun, les uns et les autres s’activent pour offrir une belle réception à leurs convives et les gaver de bons plats pendant la Noël et la fête de nouvel an. Ça se bouscule dans les marchés depuis quelques jours. Même si les prix des denrées alimentaires connaissent une hausse vertigineuse. Le panier de la ménagère a pris un peu plus de poids, par rapport aux jours « ordinaires ». Plus d’aliments suppose à n’en point douter, plus de déchets pendant les fêtes.
Selon une étude, chaque habitant de la ville de Douala produit en moyenne 600 g de déchets au quotidien (jour ordinaire). Environ 2000 tonnes d’ordures sont ainsi générées chaque jour dans la capitale économique. Seules 1500 tonnes sont collectées selon le cahier de charge de la société d’Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).
«Pendant la période des fêtes de fin d’année, cette production des déchets est multipliée par 3 à Douala.», indique Ahmadou Garba, le directeur de la Communication de Hysacam, l’entreprise en charge de la collecte des ordures ménagères.
Incivisme
Si cette masse de déchets n’est pas bien gérée par les populations dans leur ménage, la conséquence directe est d’ordre sanitaire. Ahmadou Garba note à ce sujet la prédominance des maladies liées à l’insalubrité au Cameroun. Il s’agit du paludisme, du choléra et de la dysenterie, notamment. Les citoyens sont alors invités à plus de civisme dans le traitement des déchets, particulièrement pendant les périodes de fêtes de fin d’année. Il est ici question d’effectuer le tri des déchets, de respecter les horaires de passage des camions de Hysacam dans les quartiers et le passage des pré-collecteurs. A Hysacam, on déplore l’incivisme de ces populations qui continuent à déverser les ordures à même le sol, près des bacs vides. Certains habitants sont accusés de vol de bacs à ordures. Tandis que d’autres les vandalisent tout simplement au fin de recyclage.
Le défi de la collecte des déchets ménagers à Douala, particulièrement en fin d’année est si important. Il suffit d’un seul jour d’inactivité pour que tout le système soit mis en péril, apprend-on. Hysacam a à cet effet mis sur pied une stratégie afin de juguler la hausse de production de déchets et permettre aux populations de passer les fêtes dans des conditions de propreté maximale.
«Nous nous sommes rendus compte que la propreté était acceptable à Yaoundé. A Douala, on vient d’effectuer le tour de ville. On s’est rendu compte que la propreté est maîtrisée dans les centres commerciaux, dans les supermarchés. Nous souhaitons qu’elle soit maintenue pour que nous passons les fêtes dans la propreté.», a indiqué Ahmadou Garba.
Hysacam, les bouchées doubles
Pour relever le pari des fêtes dans la propreté, Hysacam dit avoir mis l’accent sur le balayage des routes, le renforcement des équipes (recrutement de temporaires) et la rotation des activités nocturnes. « Nous avons un déploiement de 130 camions par jour, pour une moyenne de 300 rotations journalières. Plus de moyens sont déployés dans la nuit. Nous avons intensifié l’activité de balayage mécanique sur les grands boulevards de la capitale. Il y a aussi des animateurs qui sortent avec les camions et collectent les préoccupations des populations», a détaillé Cyrille Djami Batomen, le responsable d’exploitation à Hysacam.
Seulement, Hysacam craint une perturbation du bon fonctionnement des stratégies mises en place si de gros soucis financiers ne sont pas contenus. En date du 20 décembre 2019, l’entreprise a dit totaliser une créance qui tourne autour de 15 milliards XAF. (la ville doit 10 milliards F. Cfa, le ministère des Finances 5 milliards F.), sur un chiffre d’affaires annuel de 30 milliards F. Cfa. Toute chose qui pourrait constituer un handicap pour cette société qui affiche une masse salariale mensuelle chiffrée à un milliard XAF. Aussi, les camions de la société consomment un million de litre de carburant chaque mois, pour une facture de 600 millions F. Cfa. L’entreprise connait néanmoins l’accompagnement des banques.
Mathias Mouendé Ngamo
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