Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/clients/424d0c03cbb48bc7c0cbb6ad7017c510/biocamer/wp-content/themes/flownews/framework/global-functions.php on line 144
style="background-image:url()">

D’autres inondations sont à redouter à Douala après les ravages de la montée des eaux suite aux pluies diluviennes de jeudi et vendredi 21 août 2020.

Une image insoutenable. Un nouveau-né allongé dans une bassine et recouvert entièrement d’une serviette. Le récipient nage au-dessus des eaux. Une main d’adulte tient fermement un bout de la bassine pour éviter que le nourrisson ne dérive. L’adulte qui patauge dans la marée a l’eau jusqu’au niveau de la poitrine. Il est tout trempé. Le visage ferme, il avance tant bien que mal dans cette immense étendue d’eau qui a envahi tout le lieu-dit 54 escaliers. Ce coin de Bépanda Petit-Wouri est dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala au Cameroun. Le quartier est situé en contre-bas de la chaussée, 30 mètres plus bas.

Au bout de quelques minutes dans ces eaux glaciales et sales, le sauveteur de fortune arrive sur la terre ferme au pieds du long escalier qui mène là-haut, sur la chaussée. Il gravit les marches à toute vitesse et se dirige au premier niveau d’un immeuble R+1. Il dépose la bassine près d’une occupante de cette étage.

«Ouvrez un peu la serviette pour que le bébé respire. Sa mère va arriver »,

lance -t-il pressé, avant de retourner aussitôt en courant. Il va donner un coup de main aux autres sinistrés pris au piège des inondations.

Piégés par les inondations à Douala

La pluie qui a commencé la veille jeudi vers 22 h, n’a pas fini de livrer toute sa substance. Ce vendredi 21 août 2020 à 12h, des gouttes d’eau arrosent encore Douala. A 54 Escaliers, le spectacle est bien désolant. Des riverains, tels des spectateurs jugés sur la chaussée, y ont trouvé refuge et observent ces scènes insoutenables, impuissants. Dans les bas-fonds, les habitants pataugent. Ils se déplacent en se tenant plusieurs par la main, pour résister au courant d’eau. Au milieu d’une chaîne humaine, on a remarqué ce jeune homme, 20 ans à peine, qui avance en grelottant. Cette autre jeune dame tient sur la tête un écran de télévision. C’est le seul matériel qu’elle a pu sauver dans cette inondation, où les eaux ont dépassé le 2/3 de la hauteur des maisons.

«La pluie a commencé vers 22 h jeudi. C’est vers 7h vendredi qu’il y a eu la montée des eaux. C’est venu d’un coup. En moins de cinq minutes, l’eau a atteint un niveau où il fallait évacuer les enfants. Le temps de revenir sauver les matériels, on s’est retrouvé pris au piège de l’eau », raconte Madeleine Ndongmo, une habitante du bloc 2, émue. Elle fait savoir que la dernière inondation du genre ici date de 2015. Il y a souvent eu de petites montées d’eau, sans grand danger.

Au lieu-dit Sable à Bonamoussadi, les habitants vivent le même calvaire. Certains sont restés prisonniers au-dessus des dalles de maisons à étage en construction. Impossible de rallier la terre ferme sans courir le risque de se noyer ou d’exposer les enfants. Les dégâts matériels enregistrés ici et là sont importants. « L’eau arrivait jusqu’à la poitrine. Je n’ai pu sauver que l’acte de naissance de ma fille. J’avais superposé la télévision, le décodeur et d’autres appareils électroniques au-dessus du classeur. La pression de l’eau a fait tout basculer », déplore une quadragénaire.

Ponts et chaussées noyés

Quand nous la rencontrons, elle s’apprête à se rendre dans une agence de voyages pour renvoyer chez ses parents, un enfant venu en vacances chez-elle il y a tout juste une semaine. Les immeubles abritant les radios Balafon et Abk ne sont pas épargnés par la furie des eaux. Derrière le collège Maturité à Bépanda, les habitations sont piégés entre le cours d’eau voisin qui a débordé, l’eau qui déboule de la pente et la pluie qui tombe du ciel.

A Makèpè-Missokè, où de grands dégâts avaient déjà été enregistrés lors des inondations de 2015 à Douala, l’histoire s’est répétée avec la hauteur des eaux qui a atteint le niveau des toits de plusieurs maisons. Le quartier est considéré comme l’un les plus sinistrés de cette catastrophe qui a visiblement laissé des traces dans toute la capitale économique. Les cours d’eau ont débordé ici et là, inondant les ponts et la chaussée. C’est le cas au niveau des ponts dits Banya, Baho, Bonabo ou Bonabassem. La circulation a été coupée sur ces axes routiers.

Le trajet Sandaga-Pont Joss, ralliant les quartiers Akwa et Bonanjo, a été rendue impraticable. L’eau a envahi la chaussée et s’est introduite dans le hall des entreprises établies près de la chaussée. Les véhicules qui ont pris le risque de s’aventurer se sont retrouvés noyés. Les quartiers Bonapriso, Bonanjo, Deido, Beedi et Bonabéri n’ont pas manqué à l’appel des eaux. Les habitants sinistrés de la ville ont passé la nuit à la belle étoile ou chez des proches dans des quartiers épargnés. Le changement climatique, mais surtout l’absence de drains et l’incivisme des populations sont pointés du doigts parmi les causes majeurs de cette catastrophe naturelle. L’action ou l’inaction de la municipalité est également grandement interpellée.

Le niveau de la mer

Selon Roger Mbassa Dine, le maire de la ville de Douala, ces inondation à Douala sont dues aux fortes précipitations et à l’augmentation du niveau de la mer. « Le niveau de la mer a augmenté. Il était de 2m70 à partir de 7h du matin (vendredi) D’après la météo marine, ce n’est que vers 14h28 que le niveau de la mer reviendra à 0,60 m et là, les eaux vont commencer à s’écouler vers la mer. C’est l’eau qui vient de la mer qui rentre dans les terres », a expliqué le maire de la ville dans la mi-journée du vendredi.

Le maire de la ville a en outre lancé un appel à la prudence et demander aux habitants établis dans les bas-fonds d’évacuer. Comme mesure, il a annoncé l’intensification de la libération des drains. Une initiative qui avait déjà pourtant été engagée dans la ville, les semaines précédentes. Le gouverneur de la région du Littoral a quant à lui annoncé la mise sur pied  d’un comité de crise, depuis l’alerte lancée en juin par les services de météorologie. L’alerte n’a pas été levée. D’autres inondations sont donc à redouter encore à Douala.

Mathias Mouendé Ngamo

 

Tags: , , , , , ,

Related Article

0 Comments

Leave a Comment

Nous suivre sur

YOUTUBE

PUB

image

Publications aléatoires

PUB

img advertisement

Nous suivre sur