Paule Matoko transforme des épluchures de maïs, canne à sucre et autres en accessoires de décoration d’intérieur à la fois chics, écolos et africains.

Depuis toute petite, la décoration d’intérieur c’est sa passion. Seulement, Paule Matoko ne sait pas qu’elle en fera un métier plus tard. Elle joue d’abord les petites mains lors des anniversaires d’enfants. Quand elle maitrise un peu l’utilisation des réseaux sociaux, elle décide de créer une page sur Facebook. Elle y partage sa passion avec les internautes. La jeune fille camerounaise prodigue quelques conseils pour une meilleure décoration d’intérieur.

Les followers sont édifiés sur quel type d’objet mettre en valeur dans chacune des pièces de la maison. Seulement, les photos d’illustration qu’utilise Paule sont tirées de Pinterest, une banque d’images en ligne. La jeune fille se retrouve butée lorsque les internautes demandent dans quelles surfaces commerciales retrouver ces objets parfois très atypiques. En 2020, Paule Matoko décide d’être la solution. Elle lance Ethnik Crea.

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Ethnik Crea, une envie d’innover

La jeune entrepreneure veut y mettre de sa touche personnelle et proposer quelque chose de différent.

«J’ai voulu me mettre à mon propre compte. J’avais aussi envie d’innover. De faire des objets de décoration avec une matière autre que ce qui se fait déjà un peu partout», confie-t-elle.

La grande ressource en déchets ménagers qui pilule dans les marchés et les rues camerounaises l’inspire pour ses travaux de décoration. Paule choisit de faire son business en apportant sa contribution pour la sauvegarde de la planète, via le recyclage de déchets organiques. Au quotidien, elle collecte des épluchures de maïs, de canne à sucre, des coquilles d’œuf, des alvéoles usagées, des fibres de tronc de bananier, de vieux pneus.

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Des accessoires de déco chics

L’éco-designer les transforme en de jolis accessoires de déco à la fois chics, écolos et africains. On y retrouve des centres de tables, des tables, des sous-plats, des sous-tasses. Il y a aussi des paniers, des cadres photos ornés, des fleurs à base d’épluchures de maïs, etc. Les prix varient entre 5 000 et 50 000 F. Cfa. Les ventes se font exclusivement en ligne et lors des foires. La plupart des clients sont des expatriés.

Pour les sept premiers mois de 2025, Paule Matoko a collecté et transformé 250 kg d’épluchures de maïs. Son chiffre d’affaires évolue aussi. De 200 000 F. Cfa en 2020, il se situe cinq ans plus tard à 1 200 000 F. Cfa. Aussi la base de production initialement à Kribi s’est déportée du côté de Douala, la cité capitale économique.

Comme dans tous les business, la jeune dame de 40 ans fait face à quelques difficultés. Seule à la production, elle se retrouve incapable de répondre à de grosses commandes. L’informaticienne de formation ambitionne aussi de créer un centre de valorisation de déchets ménagers en objets de décoration. L’infrastructure lui permettra d’espace de travail et de formation. Paule pourra y recruter également de la main d’œuvre en appui à la production.

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AfricanWits

La promotrice d’Ethik Crea a présenté son projet à Douala lors de l’AfricanWits Business Competition. Elle a décroché samedi 26 juillet 2025, le premier prix et une enveloppe de 500 000 F. Cfa. Ethnik Crea s’est distingué devant neuf autres idées novatrices des concourantes. Paul Matoko n’hésite pas à partager son expériences avec les autres. Le 12 avril 2025 par exemple, elle a animé un atelier sur la fabrication d’objets de décoration à base d’épluchures de maïs. Les techniques de tissage des cordes, les différentes textures naturelles, entre autres.

Mathias  Mouendé Ngamo

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