Les populations riveraines se plaignent des dégâts causés par le rejet dans la nature des eaux usées savonneuses du Complexe industriel du Littoral situé dans l’arrondissement de Douala 4ème.
Les habitants des blocs 10 et 14 du quartier Mambanda à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, au Cameroun, sont en colère. Ils se plaignent des dégâts causés par le rejet des eaux usées du Complexe industriel du Littoral (Cil), une société de savonnerie établie à quelques encablures des bâtisses à Bonabéri. Selon les témoignages des populations, ces eaux qui ruissellent dans les rues sont mêlées de produits chimiques et nocifs qui détruisent les herbes, tuent la volaille et affectent la santé des hommes. « Ces eaux usées se présentent sous différentes couleurs. Elles s’infiltrent dans le sol et se mélangent à l’eau des puits utilisée pour la lessive à Mambanda. Les enfants ont la galle sur le corps. Des femmes souffrent de démangeaisons de la peau », déplore Marie Cécile Dongmo Yangala, chef du bloc 14.
Ibrahim, un autre habitant du bloc 14, rappelle cet incendie qui a réduit en cendres dix maisons et des arbres à Mambanda le 15 mai 2012. Le feu qui serrait parti de l’explosion d’un transformateur de la Société Quiferou Cameroun (Soquicam), qui côtoie la savonnerie, s’est ensuite propagé vers les maisons à travers ces eaux polluées. Au lendemain du sinistre, les habitants ont multiplié les plaintes.
Lors d’une première concertation, les responsables de la société Cil avaient promis de collecter et traiter toutes les eaux issues du processus de saponification, apprend-on. Il n’en a rien été. Selon Seme Olama, chef technique du Complexe industriel du Littoral, « la station de traitement d’eau nécessite un lourd investissement. Sa construction sera intégrée dans le budget de l’année 2015. Nous avons déjà réalisé cinq devis », assure-t-il.
En attendant la construction annoncée de cette station d’épurement d’eau, quelques résolutions ont été adoptées au cours d’une autre concertation relative aux plaintes des populations, tenue le 22 décembre 2014. Un comité mixte de suivi coiffé par le sous-préfet et le maire a été mis sur pieds pendant les travaux. Il aura la charge de veiller à la mise en œuvre desdites résolutions selon les délais fixés. Ainsi, la savonnerie est appelée à recueillir ses eaux, les faire analyser par un prestataire indépendant et agréé et soumettre les résultats aux organismes compétents. Une enquête épidémiologique devra aussi être menée sur le site, à Mambanda. Les responsables de la société indexée devront aussi, selon une autre clause, fournir aux blocs 10 et 14, le matériel nécessaire pour curer les rigoles.
Mathias Mouendé Ngamo