Il a été interpellé avec trois complices, des agents de la fonction publique, alors qu’ils tentaient d’écouler des défenses d’éléphants à Ebolowa.
Un ingénieur des Eaux et Forêts travaillant pour une société d’exploitation forestière et trois autres complices, dont deux agents de la fonction publique, sont accusés de détention illégale d’ivoire. Interpellés le 23 juillet 2024 à Ebolowa dans la région du Sud du Cameroun, ils avaient en leur possession quatre défenses d’éléphants et s’apprêtaient à les écouler sur le marché. Ils ont été cueillis à quelques kilomètres du Carrefour Samba, lors d’une opération coup de poing de la délégation régionale de la forêt et de la faune et des éléments de la délégation régionale de la police judiciaire (Pj) du Sud.
Les quatre présumés coupables de trafic d’ivoire ont d’abord été gardés à vue pendant 48 heures dans les cellules de la Pj. Ils ont ensuite été présentés devant le procureur de la République. L’affaire a été appelée au tribunal pour la première fois le 26 juillet 2024. La prochaine audience est prévue le 23 août. Les mis en cause qui ont bénéficié d’une mise en liberté sous caution comparaissent libres.
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Mode opératoire
Selon des sources proches de l’affaire, l’ingénieur des Eaux et Forêts est présenté comme le cerveau de la bande. C’est en effet lui qui collectait et stockait les défenses d’éléphants dans son domicile à Ambam. Les trois autres jouaient les rôles d’intermédiaires et de vendeurs. Parmi ceux-ci figurent un enseignant du secondaire et un ingénieur électromécanicien. Tous deux fichés comme des agents de la fonction publique.
D’après l’enquête policière, c’est l’enseignant qui s’est chargé de voyager avec les défenses d’Ambam à Ebolowa. Il a pris la peine de dissimuler la marchandise illégale dans un sac de riz. La police a mis la main dans un premier temps sur trois des présumés trafiquants. Le dernier larron de ce trafic d’ivoire, le cerveau de la bande, tentait de se cacher pour échapper aux forces de l’ordre, apprend-on. Il a été rattrapé et a rejoint ses complices pour répondre de leurs actes.
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Commerce illégal d’ivoire
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), on estime à 6830 le nombre d’éléphants vivant au Cameroun. Ce qui représente l’une des plus grande population d’Afrique.
« Cette population diminue rapidement en raison du braconnage qui alimente le commerce illégal de l’ivoire, dont la forte demande provient d’Asie », souligne un communiqué de LAGA du 02 août 2024.
Cette organisation, comme à l’accoutumée, a fourni une assistance technique lors de l’opération coup de poing à Ebolowa. LAGA rappelle au passage le rôle important « de jardinier de la forêt » que joue le plus grand animal terrestre du monde. Il aide en effet à maintenir l’écosystème de la forêt et de la savane pour les autres espèces.
Mathias Mouendé Ngamo