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Le projet de la nigérienne Mariama Mamane permettra dès début 2019 de produire de l’énergie à partir de cette plante aquatique et d’électrifier 2500 ménages.

Lorsque Mariama Mamane remonte dans ses lointains souvenirs d’enfance, elle revoit le fleuve Niger, beau, calme, clair et attrayant. Elle se rappelle de toutes ces minutes qu’elle pouvait passer à contempler ce joyau de la nature. Mais aujourd’hui, la réalité est toute autre. Le spectacle n’est plus le même. Le fleuve est recouvert en grande partie par la jacinthe d’eau, une plante aquatique invasive. Le cours d’eau est également confronté au problème d’ensablement et de navigation réduite. Quand Mariama Mamane quitte le Niger en 2013 pour aller poursuivre ses études au Burkina Faso, un autre pays de l’Afrique de l’Ouest, elle découvre que les fleuves de ce côté-là sont également menacés par la progression de la jacinthe d’eau. C’est le départ de la prise de conscience.

Mariama, inscrite à l’Institut internationale d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE), se spécialise en Eau et Assainissement, afin de trouver des solutions innovantes adéquates pour dompter cette « sorcière » végétale. Déjà titulaire d’une licence en Biodiversité et gestion de l’Environnement obtenue à l’université de Niamey, la jeune entrepreneure verte va approfondir ses recherches en la matière. Elle collabore avec le laboratoire « Eau et Pollution » et le laboratoire « Biomasse et énergie » de la 2IE du Burkina Faso. Elle met au point un système de valorisation de la jacinthe d’eau en électricité. Le projet Jacigreen voit ainsi le jour en 2016.

«C’est une plateforme de biométhanisation qui nous permettra de produire de l’électricité à partir du recyclage de la jacinthe d’eau. On espère une puissance de 275 Kwa. On pourra électrifier 2500 ménages en zones urbaines et rurales », explique Mariama Mamane, la porteuse du projet, âgée de 28 ans.

La commercialisation dès début 2019

Elle indique qu’une phase pilote qui sera effectuée dans trois villages construits près d’un fleuve au Burkina Faso consistera à tester le prototype en grandeur nature.« Les feedbacks me permettront d’améliorer le prototype et voir comment étendre la zone de couverture, avant la commercialisation prévue en début 2019», relève l’ingénieure. A terme, le projet de production d’électricité à partir de la jacinthe d’eau permettra d’électrifier des villages au Burkina Faso et au Niger. Avec Jacigreen, Mariama Mamane dit ainsi résoudre le problème de l’asphyxie de l’environnement aquatique, de la navigation réduite. Elle participe en outre par la même occasion à la réduction de la prévalence du paludisme.

«Où il y a la jacinthe d’eau, c’est le lieu de prolifération des moustiques vecteurs de paludisme »,  explique la nigérienne.

Elle promeut en outre l’agriculture durable en produisant des fertilisants à partir de la jacinthe.

Des distinctions

Au départ de l’idée de Jacigreen à l’université, aucun étudiant n’a souhaité prendre de risque pour accompagner Mariama Mamane dans son aventure. Aujourd’hui, elle est entourée de trois collaborateurs. Avec ce projet qui fascine déjà, Mariama Mamane a été plusieurs fois distinguée. Elle a reçu le Prix Young Champion of The Earth du programme des Nations Unies pour l’environnement (Onu Environnement) en 2017. Elle est lauréate du Prix Entreprenariat féminin du secrétariat général de la Francophonie remis lors de l’évènement Sahel Innov en 2017 au Niger. La jeune dame a également obtenu le Prix Coup de cœur du jury des African Rethink Awards (Ara) en 2016 à Paris, organisé par le Land Of Africa Business (LAB). La même année, elle a décroché le Prix de l’entreprenariat 2IE.

Mathias Mouendé Ngamo

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