A l’origine de la pollution dans la circulation routière au Cameroun, il y a ces véhicules de seconde main qui rejettent d’épaisses fumées dans l’atmosphère et nocifs pour la santé, l’environnement et la vie.
Tenez vous tranquille, le pays n’est pas en guerre. Les forces de l’ordre n’ont pas jeté de grenade ni de gaz lacrymogène dans les airs. Cet épais nuage de fumée noire qui se propage au milieu des véhicules provient du tuyau d’échappement d’une automobile en circulation. La voiture en question, dont l’apparence « neuve » ne laisse rien présager comme défaillance technique ou mécanique, avance tout doucement en pompant une quantité importante de gaz dans l’atmosphère. Vous qui roulez près de ce «pollueur roulant», faites attention ! Il suffit d’une minute d’inattention, d’un rapprochement de trop et bienvenue la catastrophe.
Ces véhicules qui dégagent une quantité énorme de fumée sont nombreux sur nos routes au Cameroun. Le danger est plus accentué avec le phénomène des embouteillages, lorsque le véhicule doit s’arrêter et accélérer plusieurs fois de suite. Ce n’est pas seulement les vieux taxis aux carrosseries bien amochées qui sont responsables de la pollution sur la route. On retrouve aussi dans le rang de ces responsables de la pollution dans la circulation routière, des bus de transport en commun, des motos, des camions et surtout les véhicules neufs (d’apparence) qui sont en réalité des voitures de seconde main qui pullulent un peu partout sur les routes. Allez savoir leur âge réel ou la date de la dernière visite technique. Nous n’allons pas évoquer l’aspect de la surcharge des passagers et des marchandises dans ces véhicules ici. ça donne tout juste le vertige. La menace sur la santé et la vie des usagers est bien là, pressante, et se manifeste par au moins trois formes.
Les menaces sont bien réelles
En premier dans le secteur de la pollution dans la circulation routière, il y a la pollution visuelle. La fumée des tuyaux d’échappement de ces véhicules réduisent la visibilité des poursuivants. Un accident n’est jamais bien loin. Il y a ensuite, la pollution sonore. Il n’y a qu’à écouter le bruit généré par le ronflement de ces « cercueils ambulants » pendant une dizaine de minutes pour être une probable victime de céphalées, de mal de nerfs ou que sais-je encore. En troisième lieu, la pollution de l’air. Cette forme est sans aucun doute la plus importante, avec des conséquences toutes aussi sévères.
«Les gaz d’échappement qu’explosent les bécanes et vieilles casses seraient de source digne de foi l’une des causes de l’augmentation de la prévalence des infections respiratoires dans la capitale économique. L’état des feuilles des arbres d’ornements, flétries, est un indicateur de l’air chargé de polluants », explique l’environnementaliste camerounais Didier Yimkoua.
Ces gaz d’échappement rejetés dans la nature contiennent notamment du monoxyde de carbone, du monoxyde et du dioxyde d’azote et des particules fines dont certaines sont riches en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) réputés cancérogènes, selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Les risques sur la santé sont multiples, allant des intoxications chroniques à diverses formes de cancer.
Pollution dans la circulation routière
Il vaut mieux donc expédier les véhicules à fort taux démission de gaz d’échappement au garage, pour éviter toute forme de surprise désagréable sur la chaussée. On se souvient encore de ces véhicules qui ont pris feu en pleine circulation dans la capitale économique du Cameroun, Douala. A deux reprises en 2013, deux bus appartenant à une Société de transport urbain ont été calcinés en pleine chaussée au quartier administratif Bonanjo et au lieu-dit Vallée Bessenguè. Heureusement, les passagers s’en sont tirés sains et saufs. Dans ces circonstances-là, en plus de la vie des propriétaires qui est en danger, il y a l’état de la route qui en prend un coup et l’environnement aussi, avec toute cette émission abondante de gaz à effet de serre. L’urgence de la mise en circulation de bus climatisés et adaptés à nos routes s’impose.
Les propriétaires des grosses cylindrées sont à inscrire au rang des gros pollueurs routiers et « ennemis» de la couche d’ozone du fait de leur attitude en situation d’embouteillages. « Le réflexe du taximan dans les embouteillages, c’est de mettre son moteur en arrêt. Un “luxe” que ne se permettent pas les voitures climatisées », fait observer l’environnementaliste. Ces « Boss » ne savent sans doute pas que de la même manière que « la cigarette nuit gravement à la santé du fumeur et à celle de son entourage », la forte émission des gaz d’échappement nuit gravement à la santé et à la vie du propriétaire du véhicule, mais aussi à celles de son entourage constitué en partie des usagers de la route. Comment l’Etat s’organise -t-il pour réguler la circulation et mettre hors d’état de nuire toutes les voiture non appropriées? Comment doit s’organiser la lutte contre les embouteillages pour réduire les effets de toutes ces formes de pollution sur les routes? Vous attendez des réponses? Mais non, allez demander à l’Etat. Je ne suis qu’un simple citoyen, un écocitoyen.
Mathias Mouendé Ngamo
Cet article est ma contribution dans le cadre de la campagne #StopAuxAccidentsRoutiers initiée par les blogueurs du Cameroun. Demain, dimanche 25 septembre 2016, retrouvez le prochain billet de la campagne portant sur le sujet “Que sont devenues les décisions ministérielles relatives à la qualité des taxis pendant la période de la Coupe d’Afrique des Nations (Can)” rédigé par Danielle Ibohn dans son blog: natila.mondoblog.org