Grâce à une action humanitaire des Nations Unies dans la région du Sud-ouest, cette déplacée interne de la crise anglophone a repris goût à la vie et s’occupe d’une famille de 15 personnes.

Loin des tirs qui rythmaient son quotidien, c’est désormais un joli chant de volaille qui l’égaie chaque jour. Le gloussement des poules crée une certaine ambiance et rompt le silence à Bokwai, un petit village de Buea, dans la région du Sud-ouest du Cameroun. Linda Ndome Lyonga y a trouvé refuge en juin 2018. La jeune dame de 34 ans a fui les affres de la crise anglophone à Muea, localité située à quelques kilomètres seulement de son nouveau lieu de résidence.

«Ce sont les tirs qui m’ont fait fuir de Muea. J’avais peur pour mes enfants. Je suis venue retrouver mon père à Buea. La vie était très difficile pour moi au début. Nous étions 15 à la maison. On n’avait pas d’argent pour manger, pour se soigner ni pour envoyer les enfants à l’école »,

raconte-t-elle, l’émotion dans la voix.

Lorsqu’elle prend connaissance d’une initiative humanitaire du Fonds des Nations unies pour l’alimentation (Fao) en appui aux personnes déplacées internes (Pdi) de la crise anglophone, elle y souscrit. La réponse lui est favorable. Linda bénéficie du matériel de construction d’une ferme, des aliments de volaille et d’une solide formation en élevage. Elle se lance dans l’élevage des pondeuses. C’est le début d’une nouvelle vie. La mine triste a depuis lors laissé place au sourire. Ce sourire, elle ne le cache pas lorsque nous la rencontrons ce samedi matin.

L’espoir dans la ferme

Comme à l’accoutumée, Linda se promène à cette heure au milieu de la volaille. Elle tient un sac d’aliments entre les mains. A chaque fois qu’elle se courbe, les poules se ruent vers la mangeoire. Elles caquettent en signe de reconnaissance. La jeune fermière procède ensuite à la collecte des œufs des pondeuses. La moisson est abondante. Linda ressort de sa ferme avec une cuvette remplie. Elle amasse environ 15 œufs chaque jour. Le panier de Linda dispose donc de près de 90 œufs chaque semaine. Elle se rend au marché tous les samedis, pour écouler la marchandise.

L’équation de la ration alimentaire est devenue plus facile à gérer, confie-t-elle. Elle parvient ainsi à s’occuper de la santé et de l’éducation de ses six enfants âgés entre 1 et 17 ans. L’ainé est inscrit en classe de Form 5 (classe de Seconde dans le sous système éducatif francophone). Le dernier est inscrit à la maternelle. Linda Ndome Lyonga bénéficie du soutien de ses enfants qui apportent un coup de main dans le nettoyage de la ferme et l’approvisionnement des poulets en eau. Dans son entourage à Bokwai, la fermière suscite beaucoup d’admiration.

La personne ressource des voisins

«Ils sont surpris de voir que je puisse tenir une ferme. Je suis devenue maintenant comme une personne ressource pour eux. Ils s’approchent de moi pour me demander des conseils en élevage »,

indique Linda, souriante.

Mais la vie n’est pas entièrement rose pour notre jeune entrepreneure. Elle doit faire des pieds et des mains pour s’approvisionner en aliments. Elle souhaite en outre étendre son business et diversifier son activité. En novembre 2019, la région du Sud-ouest comptait en tout 250 fermières bénéficiant du programme d’élevage des pondeuses. 250 autres personnes déplacées internes à cause de la crise anglophone bénéficient du programme d’élevage des poulets de chair. Des activités coordonnées par le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

 Mathias Mouendé Ngamo, à Buea

#Humanitaire

#ODD1: Pas de pauvreté   #ODD1.5: D’ici à 2030, renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation vulnérable et réduire leur exposition aux phénomènes climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique, social ou environnemental et leur vulnérabilité

#ODD2: Faim “Zero” ; #ODD3: Bonne santé et bien-être;  #ODD4: Education de qualité

 

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